Dîner annuel du CCAF - 11 mars 2025

11 mars 2025

11ème édition du Dîner annuel du CCAF :

Un moment de mobilisation pour l'Arménie et l'Artsakh

Le Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) a organisé, comme chaque année, son dîner annuel de référence le mardi 11 mars 2025, réunissant près de 500 personnalités parmi lesquelles des ministres, parlementaires, élus locaux, diplomates, intellectuels et figures du monde culturel.

Dans son discours d'accueil, Nelson Monfort a souligné l'importance de ce rendez-vous annuel, placé sous le haut patronage du Président de la République, qui s'est tenu cette année encore dans un contexte particulier, un an et demi après l'offensive de l'Azerbaïdjan ayant mené au nettoyage ethnique de la République d'Artsakh.

Les co-présidents du CCAF, Ara Toranian et Mourad Papazian, ont ensuite pris la parole pour rappeler l'urgence de la situation et l'importance de la mobilisation internationale.

Mourad Papazian a particulièrement interpellé l'assemblée sur le sort des otages : "L'état de santé de Ruben Vardanyan s'est considérablement dégradé. Ruben peut mourir à tout moment. Le monde entier est sensibilisé sur le sort des otages et interpellé quant aux risques qu'ils encourent. Je pose la question, chers amis. Qui sera responsable ? Si l'un ou plusieurs d'entre eux devait mourir en prison, qui sera responsable ? Ceux qui les emprisonnent ou ceux qui détournent le regard et qui font preuve à minima de lâcheté par rapport à cette situation."

Ara Toranian a, quant à lui, dénoncé les procès en cours à Bakou : "Mais alors que Ruben Vardanyan, avec 22 autres Arméniens, est détenu et torturé dans les geôles de Bakou, en ce moment même, avec également 3 otages français qui sont au cœur de nos inquiétudes, la question se pose de savoir à quel moment il sera opportun et possible de passer du stade des vœux à celui de leur réalisation. Cette question se pose avec d'autant plus d'acuité que se déroulent en ce moment même à Bakou les audiences de ce tribunal de Nuremberg à l'envers, au cours duquel les responsables de la résistance arménienne sont jugés par les assassins de leur peuple."

Anne Hidalgo, Maire de Paris, a également exprimé son soutien à la cause arménienne, n'hésitant pas à dénoncer les pratiques de l'Azerbaïdjan : "La corruption règne à Bakou et la corruption a atteint les institutions européennes. Je le dis ici, ils le savent devant les parlementaires européens que je veux saluer, ça n'est pas acceptable. Nous ne pouvons pas supporter que parce qu'il y a cette corruption, parce qu'il y a des élus qui ont été achetés, disons les choses telles qu'elles sont. (...) Il paraît, parce que c'est aussi le terme utilisé, parfois même dans la presse nationale, il paraît que c'est un séparatiste. Comment peut-on encore utiliser des mots comme cela ? Les mots ont une puissance. Séparatiste ? Non, ce n'est pas un séparatiste. C'est quelqu'un qui défend les droits d'un peuple, du peuple de l'Artsakh et des Arméniens."

Remise de la médaille du courage du CCAF

Temps fort de la soirée, la remise de la médaille du courage du CCAF a honoré plusieurs personnalités pour leur engagement en faveur de l'Arménie et de l'Artsakh : Mme Nathalie Loiseau, MM. François-Xavier Bellamy, Raphaël Glucksmann et Laurent Wauquiez.

Raphaël Glucksmann, a déclaré : "Le courage, c'est le courage des otages qui tiennent tête à leurs bourreaux. Le courage, c'est le courage des gens qui affrontent le sort des exilés, qui affrontent les hivers dans des hangars. Le courage, c'est le courage de rester soi-même quand tout ce qui vous entoure vous condamne à disparaître."

François-Xavier Bellamy a quant à lui dénoncé l'inaction européenne : "Comment se fait-il que ce soient les criminels du régime azéri qui viennent dans nos pays goûter des loisirs qu'ils apprécient et nous ne faisons rien pour les en empêcher ? Comment se fait-il que le gaz coule encore dans les tuyaux qui alimentent l'Europe depuis Bakou, utilisant du gaz russe qui contourne les sanctions pour arriver jusqu'à nous ? Nous payons le prix à deux dictatures à la fois pour refuser de voir la réalité en face."

Laurent Wauquiez, président du Groupe d'amitiés avec l'Arménie à l'Assemblée nationale : "Au moment où la France est prête à déployer une force d'interposition en Ukraine, pourquoi est-ce que ce débat n'est pas porté par la diplomatie française pour l'Arménie ? (...) Nous devons protéger l'Arménie parce qu'il n'est pas acceptable qu'un peuple qui a déjà connu un génocide soit à nouveau sous la menace exactement des mêmes bourreaux, comme si nous n'avions rien appris de l'histoire un siècle plus tard. Nous devons protéger l'Arménie parce que dans notre conception de ce que doit être le 21e siècle, ça ne peut pas être un dictateur financé par le gaz et les hydrocarbures qui peut ainsi menacer une démocratie, la seule de cette zone, juste parce que c'est une démocratie qui n'a renoncé ni à son histoire ni à sa foi.

La voix du gouvernement

Dans son allocution, Bruno Retailleau, Ministre de l'Intérieur, représentant le gouvernement, a également réaffirmé le soutien de la France à l'Arménie :

https://youtu.be/X2qSMfzIkw4?si=mAdrqh6VkvTXAekG

Un appel à la libération des otages

Cette soirée a été l'occasion de rappeler que 23 otages arméniens sont toujours détenus et torturés par l'Azerbaïdjan, en dépit de toutes les normes internationales, pour la seule raison qu'ils sont arméniens.

Nous appelons à leur libération immédiate et inconditionnelle.

https://youtu.be/87MDAPxbPAg

Le CCAF remercie les sponsors et partenaires de cette soirée ainsi que les amis de la cause arménienne pour leur soutien.

Notre mobilisation continue.

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Crédits : 

Photos : Anthony Mkrtchyan (Twitter : @AnthonyMkr ; Instagram : @Meukeur)

Vidéos discours : Dimmer

Montage discours : Anthony Mkrtchyan

Vidéo otages : Make It Live