A l’heure où l’Azerbaïdjan prévoit d’augmenter sa production de gaz de 14% pour l’année à venir, la tenue de la COP29 du 11 au 20 novembre dans cette pétrodictature ne constitue pas seulement un non-sens écologique, elle est aussi et surtout un défi pour la démocratie.
Au moins 300 opposants politiques azerbaïdjanais, 23 otages arméniens et deux ressortissants français sont en effet ignoblement incarcérés à quelques encablures du lieu de la conférence à Bakou. Est-il possible de faire fi de leur sort, alors que le régime Aliev est dénoncé par l’ensemble des ONG défenderesses des droits humains, pour ses emprisonnements arbitraires et sa pratique de la torture ? « La lutte contre le changement climatique et pour les droits humains sont les deux faces de la même pièce » explique régulièrement Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. Pourquoi alors avoir décidé de mettre à l’honneur l’Etat azerbaïdjanais, malgré son terrifiant bilan démocratique et 3 mois après le« nettoyage ethnique » contre la population arménienne du Haut-Karabakh, ainsi que défini le 24 octobre dernier par le Parlement européen ?
Face à cette situation d’autant plus intolérable qu’elle intervient dans le contexte de menaces du régime Aliev contre l’Arménie et d’une nouvelle saignée dans la présence des Arméniens autochtones sur leurs terres historiques, plus de cent ans après le génocide de 1915, le CCAF appelle avec l’Oeuvre d’Orient et l’association de soutien à l’Arstakh à un rassemblement sur le parvis des Droits de l’Homme, au Trocadéro, mardi 5 novembre à 18h30.
Pour la libération des otages arméniens, français et de tous les prisonniers politiques détenus par l’Azerbaïdjan.
Pour des sanctions contre le régime dictatorial, belliqueux et expansionniste de l’Azerbaïdjan.
Pour la réalisation du droit au retour sécurisé des Arméniens sur leurs terres ancestrales et le respect de leurs droits démocratiques ainsi que la protection des édifices culturels et religieux en cours de destruction totale.
Pour la fin de la dictature et l’instauration d’un Etat de droit en Azerbaïdjan.
Pour le boycott de cette COP29 indigne de sa raison d’être.