Depuis 10 jours un mouvement populaire d’une ampleur exceptionnelle secoue l’Arménie. Son but revendiqué : obtenir la démission du Premier ministre Serge Sarkissian. Jusqu’au bout le CCAF a voulu croire qu’un dialogue entre les parties aurait pu s’instaurer. Mais l’arrestation dimanche 22 avril du député Nikol Pachinian, leader de ce mouvement marque un tournant antidémocratique inacceptable dans la gestion de cette crise. Jusqu’alors, les autorités avaient fait montre de sang-froid et d’une certaine retenue face à l’inexorable montée de la contestation.
Tandis que les manifestants, suivant en cela les consignes de leurs leaders, s’étaient eux-mêmes gardés de toute violence. Mais l’arrestation de Nikol Pachinian qui est de surcroit député et président de la coalition Yelk, constitue une rupture non adminissible du processus politique en cours.
Attaché à l’État de droit, au développement démocratique du pays, et particulièrement sensible aux souffrances de sa population, le CCAF demande aux autorités de relâcher immédiatement Nikol Pachinian. Il leur demandent de s’abstenir de toute violence à l’égard de la population et de respecter scrupuleusement la constitution du régime parlementaire du pays adoptée par voie de référendum en 2015. Face à la gravité de la situation qui pose la question de la légitimité et de la représentativité du pouvoir en place, le CCAF estime que seul un dialogue entre les parties en vue de créer les conditions d’un arbitrage démocratique de cette crise, par le peuple souverain, sera susceptible de ramener la paix sociale et la confiance. Il en appelle à la grande sagesse des autorités et au sens de responsabilité de l’opposition pour une solution politique, démocratique et pacifique. Ce qui passe par la libération de Nikol Pachinian.
Bureau National du CCAF
22 avril 2018