Le CCAF déplore la visite en France de M.Aliev et le déjeuner qui sera organisé en son honneur à l’Elysée le 20 juillet

19 juillet 2018 3 minutes de lecture

Le CCAF déplore la visite en France de M.Aliev et le déjeuner qui sera organisé en son honneur à l’Elysée le 20 juillet. L’accueil réservé à cet autocrate est d’autant plus mal venu qu’il intervient tout juste 4 jours après un rapport accablant du Conseil de l’Europe dénonçant « la torture, l’impunité et la corruption systémique et endémique » qui sévit au sein des forces de l’ordre, de l’armée et du système d’application des lois dans ce pays.

Et ce à peine un mois après que le Conseil de l’Europe excluait à vie 14 de ses parlementaires dont les votes avaient été achetés par l’Azerbaïdjan dans le cadre scandaleux du « caviargate ». Un fait qui montre que M. Aliev élu en avril dernier avec 85% de voix dans une élection qualifiée par les observateurs de l’APCE de « non démocratique », ne se contente pas d’exercer son pouvoir avec une main de fer, mais qu’il entend aussi exporter ses méthodes délétères au cœur même de l’Europe.

Ainsi l’ambassade en France de cet Etat arrivé 163e sur 180 au dernier classement RSF sur la liberté de la presse, forte de son immunité diplomatique, pratique-t-elle une forme de harcèlement judiciaire sur des journalistes français qui dénoncent la situation dans son pays.

Tyran de son peuple, M.Aliev qui se livre à une course folle aux armements représente également un danger pour la paix dans la région, comme en témoignent ses menaces permanentes assorties ces derniers mois de mouvements de troupes et de provocations au Nakhitchevan la frontière sud-ouest de l’Arménie. Ceci sans compter les violations quotidiennes du cessez-le-feu sur la ligne de contact avec la République d’Artsakh. Est-il besoin de le préciser ? Ces faits disqualifient à jamais les prétentions de M. Aliev à exercer sa dictature, l’une des pires au monde, sur cette entité étatique et a y assujettir, dans le meilleur des cas, sa population.

Tout encouragement à son égard, notamment en matière de transactions à caractère militaire, constituerait non seulement une grave entorse à notre système de valeurs fondé sur la défense des droits de l’homme, mais engagerait la responsabilité de nos gouvernants dans l’important risque de guerre qui pèse sur la région. Le CCAF, à l’instar de l’ensemble des forces démocratiques de la République, attend de la France, coprésidente du Groupe de Minsk de l’OSCE, qu’elle fasse montre de la plus grande fermeté à l’égard de ce despote, et qu’elle favorise ainsi les conditions de la paix.

Bureau national du CCAF
Le 19 juillet 2018

Crédit photo : Olivier Matthys / AP