Lors d'une réunion de l'AKP ce dimanche, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie pourrait entrer en Israël, comme elle l'a fait au Karabakh ou en Libye.
Cette déclaration témoigne une fois de plus de la menace que représente la Turquie pour la sécurité régionale et la paix mondiale. L'aveu public d'Erdogan concernant l'implication turque dans l'agression militaire contre la République du Haut-Karabakh en septembre 2020 confirme, s'il en était besoin, le caractère panturquiste de cette opération de nettoyage ethnique, qui s'inscrit ouvertement dans la continuité du génocide de 1915. Les menaces d'envahir Israël révèlent aussi la dimension belliciste, expansionniste et antisémite d'un État bâti sur l'élimination de ses minorités et les tentatives constantes de domination sur ses voisins.
Ces déclarations soulignent encore une fois l'arrogance de la Turquie, renforcée par l'impunité internationale dont elle bénéficie depuis des années. Comme l'a lui-même reconnu l'autocrate, cette agressivité est limitée uniquement par les moyens dont dispose la Turquie pour les réaliser.
Cette situation soulève par ailleurs la question de la responsabilité de l'OTAN face aux actions de l'un de ses membres les plus influents, qui se targue de posséder l'une des forces armées les plus puissantes de l'organisation.
Elle devrait inviter les puissances et les pays de la région à la plus grande vigilance envers la Turquie et son Etat frère azerbaïdjanais, qui vient quant à lui d’accentuer son chantage à la guerre contre l’Arménie.