A la veille des municipales, le CCAF met en garde contre l'entrisme ddes autorités turques dans la vie politique française

24 juin 2020 2 minutes de lecture

Faisant écho à l’expansionnisme turc en Syrie, en Méditerranée et en Libye, un certain nombre de relais d’Erdogan tentent depuis quelques années de peser dans le jeu politique européen à travers des hommes liges ou des structures dédiées. Cette stratégie s’est notamment soldée par l’entrée au Parlement des Pays-Bas de plusieurs députés du Groupe Denk, une filiale locale de l’AKP. Construit sur ce même modèle, le PEJ (Parti Egalité et Justice) s’est présenté en France aux dernières législatives. Et quelques-uns de ses membres postulent aux prochaines municipales, posant ainsi les jalons de la stratégie d’entrisme sur le territoire des autorités turques et de leur idéologie de conquête néo-ottomane, raciste et négationniste.

A la veille de l’échéance du 28 juin le CCAF met en garde contre cette configuration politique dangereuse qui menace les valeurs du vivre ensemble. Il déplore qu’un certain nombre d’élus français, dont Gérard Collomb à Lyon ou Yves Blein à Vénissieux, aient fait fi de leurs principes républicains, pour conclure des alliances électoralistes contre nature avec des militants de cette mouvance inféodée à Ankara.

Le CCAF dénonce également le pendant pro-azéri de cette situation dans la capitale avec la candidature de Rachida Dati, dont la proximité avec le régime néo-ottomaniste et pro-Erdogan de Bakou n’est plus à démontrer. Le CCAF s’inquiète en particulier que les candidats LR et apparentés qui soutiennent la candidature de Mme Dati à la mairie de Paris (à l’exception de Florence Berthout dans le 5e), aient refusé de répondre à un questionnaire qui leur demandait de se positionner sur le génocide arménien, le négationnisme, le devoir de mémoire et le principe de vigilance à l’égard la propagande de la dictature azerbaïdjanaise. Un tel silence, lourd de sens, ne peut que préfigurer les reculs éthiques que risque d’entrainer l’élection de madame Dati dans la capitale. Particulièrement préoccupé par l’issue des prochaines municipales dans certaines régions du pays, le CCAF appelle tous les démocrates à faire barrage à ce type de candidatures qui portent en germe un véritable danger pour la concorde républicaine et la vie démocratique.

Paris le 24 juin 2020

Bureau national du CCAF
Conseil de coordination des organisations arméniennes de France