Le 24 avril prochain, dans le monde entier, les descendants des victimes du génocide des Arméniens vont commémorer le 109e anniversaire de ce crime imprescriptible qui a eu pour conséquence l’assassinat d’un million et demi d’entre eux, la spoliation de leurs biens, l’occupation de leurs terres et l’exil d’un million de réfugiés. Ce génocide, qui allait servir d’exemple aux nazis, s’est aussi soldé par l’élimination de la quasi-totalité de la présence chrétienne dans le pays, avec l’extermination de plusieurs centaines de milliers d’Assyro-Chaldéens et de Grecs pontiques.
La Turquie, qui s’est construite sur ce meurtre de masse inouï, continue jusqu’à aujourd’hui à s’en faire le complice à travers un négationniste d’Etat érigé en priorité de sa politique étrangère. Adeptes revendiqués du panturquisme, ses dirigeants cultivent le racisme anti-arménien et envisagent de finir le travail en se débarrassant de ce qu’ils appellent « les restes de l’épée ». Un objectif qu’ils poursuivent avec méthode, directement ou par l’intermédiaire de l’Azerbaïdjan, nouveau fer de lance du panturquisme, qui vient de se rendre coupable au mois de septembre dernier du nettoyage ethnique de l’Artskakh où les Arméniens ont vécu sans interruption pendant 2500 ans.
Après l’annexion militaire de cette terre, elle aussi vidée de sa population arménienne, l’occupation de 130 km2 du territoire de l’Arménie souveraine par l’armée azerbaïdjanaise en 2021, et les lourdes menaces que fait peser aujourd’hui l’axe Ankara-Bakou sur une Arménie de plus en plus précarisée, il est plus que jamais urgent de se mobiliser pour dénoncer les tentatives en cours de parachèvement de l’entreprise génocidaire, et d’exiger des mesures appropriées pour sauver l’Arménie.
Le CCAF, qui regroupe les associations des fils des victimes ayant trouvé refuge en France, appelle l’ensemble des démocrates et des organisations politique du pays à s’associer à toutes les manifestations qui seront organisées par la République française dans le cadre de la Journée Nationale de commémoration dédiée à ce génocide depuis 5 ans.
Le CCAF appelle non seulement la France à se souvenir, mais également à mettre tout en œuvre sur le plan national et international pour prévenir de nouveaux massacres, de nouvelles occupations de territoires arméniens, mais aussi pour œuvrer à la justice afin que l’impunité des crimes d’hier n’encourage pas l’accomplissement de ceux d’aujourd’hui, dans un continuum mortifère sans fin.
Il en va de la survie du peuple arménien et à travers lui de la défense de nos libertés, de nos valeurs démocratiques et du respect du droit, face à la loi du plus fort.